Boycottons les élections ! Préparons la Guerre Populaire !
04/02/2017
Le PCM s’inscrit pleinement dans la campagne Boycott 2017. La plateforme de la campagne propose
des points d’unité très clairs pour un boycott révolutionnaire :
s’opposer à la montée du fascisme, la nécessité de la révolution contre
le capitalisme, etc. Ainsi nous participons partout où nous sommes avec
nos forces à cette campagne et soutenons toutes ses initiatives.
La démocratie bourgeoise c’est la dictature de la bourgeoisie !
Comme tous les cinq
ans, la classe dominante va nous répéter partout et sans interruption
qu’il est temps de nous rendre dans les urnes pour nous « exprimer ».
Selon le mythe de la démocratie bourgeoisie, s’exprimer consisterait à
mettre un bulletin dans une urne à intervalle régulier : ce serait le
bon déroulement de la démocratie.
Nous, communistes, le
disons clairement : leurs élections sont une grande farce ! Il ne fait
pas l’ombre d’un doute qu’elles n’ont comme unique utilité d’essayer
vainement de légitimer le système en place en faisant croire qu’il
aurait été choisi et accepté par la majorité de la population.
Élection après
élection, gouvernement après gouvernement, rien ne s’améliore pourtant
pour notre classe, pour les opprimés et les exploités. L’alternance
avait promis « le changement c’est maintenant ». La réalité a été
« l’enfumage c’est maintenant ! ». Le bilan du quinquennat de Hollande
parle pour lui même : une succession d’offensives anti-sociales et
anti-ouvrières, une politique extérieure toujours plus agressive et une
montée du fascisme renforcée. Face à la crise financière de 2008, la
bourgeoisie impérialiste française a gagné en agressivité que ce soit
sur le plan intérieur (réforme des retraites sous Sarkozy, ANI, pacte de
responsabilité et pour finir Loi Travail à coup de 49-3) ou le plan
extérieur (interventions impérialistes au Mali, au Sahel, en
Centrafrique, en Libye, en Syrie,…). La politique de la bourgeoisie
impérialiste pour se maintenir en place a pour conséquence directe
l’aggravation des conditions de vie du prolétariat en France (montée du
chômage et de la précarité, attaque de droits fondamentaux du travail,
harcèlement policier dans les quartiers populaires, etc.) et des
interventions dévastatrices à
l’étranger qui sont à l’origine de la soi-disant « crise des réfugiés »,
qui est en réalité avant tout un crime de plus de l’impérialisme sur
les populations des pays opprimés.
La classe dominante, la
bourgeoisie, tente donc de nous faire croire que les élections
pourraient miraculeusement changer tout cela grâce à nos bulletins de
vote. Pourtant si l’on y regarde de plus près, jamais un bulletin de
vote ne nous a permis d’acquérir une réelle avancée sociale ; les
victoires sociales ont toujours été obtenues par la lutte.
Pendant 5 ans, les
Bernard Arnault, les Bouygues, les Dassault n’ont fait que du profit sur
notre dos et maintenant les Fillon, les Macron et compagnie nous disent
qu’il va falloir nous serrer la ceinture, qu’il faut encore plus de
libéralisme pour qu’ils puissent nous virer plus facilement et que nous
on va devoir se débrouiller avec le strict minimum. Bref, du mépris à la
louche pour les prolétaires !
Et face à ces plus
fiers représentants de la bourgeoisie, il y aurait des candidats qui
prétendent représenter les intérêts du peuple français tout entier, des
classes les plus populaires ou de réaliser une grande union nationale et
populaire… Commençons en parlant de ceux là justement !
Contre l’illusion du social-chauvinisme !
Le
quinquennat de Hollande arrivait après de nombreux gouvernements de
droite. Ainsi le Parti Socialiste lors de l’élection de 2012 a voulu
rassembler derrière lui en prônant la rupture avec les politiques
anti-sociales et racistes qui l’ont précédé. Alors que la crise
économique a été l’occasion d’une offensive du patronat contre les
travailleuses et travailleurs, Hollande alors candidat déclare que son
ennemi c’est le « monde de la finance ». Cette phrase a fait mémoire et a
attiré vers lui de nombreuses personnes victimes des politiques
anti-sociales sous Sarkozy. Seulement, la seconde partie de la phrase a
été souvent oubliée, celle-ci dit « mon ennemi n’a pas de visage, il n’a
pas de nom ». Le « monde la finance » était donc un ennemi invisible,
tellement invisible que le combat contre celui-ci le fut tout autant !
Le quinquennat Sarkozy
avait connu le mouvement contre la réforme des retraites. Le PS a voulu
ramener dans les urnes toutes les personnes opposées à cette réforme. Le
gouvernement PS s’est donc ouvert sur des promesses d’avancées
sociales. Le résultat est aujourd’hui clair : nous avons eu tout
l’inverse. Cette situation a provoqué une chute complète du Parti
Socialiste. La cote de popularité du gouvernement Hollande n’a cessé de
baisser, le PS a compris qu’il était impossible pour lui de faire un
nouveau quinquennat. De là les divisions au sein de ce parti en crise se
sont accélérées.
Le PS est un parti
bourgeois répondant directement aux intérêts de la bourgeoisie, son
élection repose sur le fait qu’il prétend pouvoir concilier intérêt de
la bourgeoisie et intérêt de la classe ouvrière pour faire progresser la
« France ». La crise du PS l’a amené à se diviser en deux. D’un côté il
y a les soutiens de Macron (plus au PS depuis 2009 mais soutien de
Hollande depuis 2010) qui était sorti du gouvernement pour mieux
accélérer sa campagne (c’est le cas par exemple de Manuel Valls ou Malek
Boutih) et de l’autre nous avons Hamon, qui à l’issu de la primaire se
voudrait incarner la gauche du PS.
Hamon et Mélenchon constituent deux faces d’un même problème : le social-chauvinisme.
Tous deux se
revendiquent d’un héritage social-démocrate et prétendent vouloir
défendre les « classes populaires ». En réalité autant l’un que l’autre
sont au service de la bourgeoisie impérialiste.
Les deux appellent à
une France unie, sans division de classe. Que l’un veuille faire battre
le cœur de la France et que l’autre la veuille insoumise, dans tous les
cas ce n’est pas le prolétariat qu’ils défendent.
Mélenchon
par rapport à la politique étrangère de la France prétend en parole
vouloir la paix mais d’un autre côté il explique que sa politique
extérieure sera basée uniquement et entièrement sur l’intérêt des
français. C’est une drôle de paix que nous propose là Monsieur
Mélenchon ! Soit on défend les intérêts stratégiques de l’impérialisme
français et on continue à maintenir la domination militaire et
économique de l’État français sur les pays opprimés, soit on défend la
solidarité internationale des peuples : il n’y a pas d’entre deux.
N’oublions pas que Mélenchon est très proche de Dassault et qu’il a
toujours félicité et encouragé les ventes d’armes qui se chiffrent en
milliards que la France a pu réaliser ou non auprès du Qatar, de la
Russie, de l’Inde ou encore de l’Egypte. Il explique fièrement que la
France doit continuer à vendre des armes partout car sinon d’autre le
ferait. Nous sommes dans le chauvinisme dans ce qu’il a de plus abject :
il se prétend social en apparence mais d’un autre côté il fournit les
avions de chasse à l’armée indienne qui va ensuite les utiliser pour
bombarder les populations indigènes et les maoïstes faisant la
révolution dans l’État indien !
Ce
n’est qu’une manifestation de ce chauvinisme parmi d’autres. Il est
aussi important de noter les propos de Mélenchon sur les travailleurs
détachés ou encore sur les immigrés qui devraient repartir s’ils n’ont
pas de travail. Ou encore dans son programme l’Avenir en Commun son
« plan Mer ». Pour Mélenchon, « La France est une puissance maritime qui s’ignore »,
son projet consiste purement et simplement à développer la présence des
monopoles français dans les dit « départements et territoires
d’outre-mer » sans se poser une seule fois la question du droit à
l’auto-déterminantion des peuples, le peuple kanak appréciera !
N’oublions pas que Mélenchon est celui qui a réintroduit les drapeaux
français et marseillaises dans des meetings de gauche.
Le social-chauvinisme
n’est pas une solution ou un pas en avant pour le prolétariat, ce n’est
pas une étape avant la révolution qui ferait avancer vers celle-ci,
c’est un ennemi vigoureux des intérêts du prolétariat. Le
social-chauvinisme coupe le prolétariat des peuples opprimées, il ne
permet pas la solidarité de classe avec les prolétaires du monde entier.
Il rend impuissant le prolétariat en le plaçant sous la direction de la
bourgeoisie, en prônant la conciliation de classe, en niant même le
caractère centrale de la lutte des classes avec des slogans tel que
« L’Humain d’abord ! » ou « Révolution citoyenne ! ».
La tactique
prolétarienne dans la situation actuelle ne peut être de se ranger, de
s’allier ou de vendre quelconque illusion envers les sociaux-chauvins
qui sont en dernière instances des représentants de l’impérialisme
français.
Quelques mots sur les « anti-systèmes »
Un autre phénomène est
celui de se déclarer « candidat anti-système », tout comme Trump l’avait
fait aux Etats-Unis pendant sa campagne. Il
est de plus en plus probable que ni le PS, ni Les Républicains (ex-UMP)
n’arrive au second tour. Les deux représentants du bipartisme, qui ont
organisé la vie politique et géré le pays depuis des décennies, ont
tellement perdu en crédibilité que leur soutien s’est effondré. Cela
s’est d’abord vu avec le PS, qui après ce quinquennat lamentable partait
en ayant déjà quasiment aucune chance. Cela a pu sembler plus étonnant
pour Les Républicains, qui vont probablement perdre une élection qui
leur semblait pourtant imperdable. Alain Juppé et Manuel Valls, les deux
favoris des primaires de la droite et de la gauche, ont été largement
balayés malgré les prévisions médiatiques.
C’est
aussi ainsi qu’il faut interpréter la posture « antisystème » de tous
les principaux candidats : plus personne ne veut incarner la continuité
avec la politique traditionnelle.
Il
est évident que ces prétendus antisystème ne s’opposent à rien d’autre
que du vent. Il n’y a plus aucune honte pour eux à se dire contre le
système alors qu’ils sont souvent au cœur même des rouages de ce
système : ancien étudiants de grandes écoles type ENA, politiciens de
carrière et même banquier chez les Rothschild pour Macron ! Ils
représentent tous les intérêts de la classe dominante et par conséquent
aucun d’entre eux n’est bien sûr en capacité de s’opposer à la
principale représentante de la montée du fascisme : Marine Lepen, elle
aussi une autre « antisystème » qui a comme plus simple héritage un
parti politique et le fait d’être né dans une famille riche aux as dans une maison à Saint-Cloud.
Face à la montée du fascisme, une seule solution
Qu’est-ce
que le fascisme ? Le fascisme c’est la dictature ouverte des éléments
les plus réactionnaires du capital financier. Le capital ne pouvant plus
gouverner par la méthode traditionnelle de la démocratie libérale, la
frange la plus réactionnaire du capital prend le pouvoir et s’impose
brutalement à l’ensemble de la société.
La crise économique de 2008 a vu toutes ses conséquences retomber sur le dos du prolétariat.
Cette crise a accéléré la montée du fascisme en France, en Europe et dans le monde.
Le gouvernement PS n’a
fait qu’alimenter cette montée du fascisme à travers d’abord une
succession de lois anti-populaires et anti-ouvrières. Puis par la suite
avec la mise en place d’un Etat d’urgence permanent augmentant
sans-cesse les pouvoirs policiers, mettant en place une occupation
militaire du territoire et en mettant en place un arsenal juridique
répressif extrêmement puissant au nom de la soi-disant « lutte contre le
terrorisme ».
Aujourd’hui le Front National, qui incarne cette montée du fascisme, a sa place au second tour garantie. Le
FN s’est assuré le soutien de la police, de parties importantes de
l’armée, et commence à percer dans l’éducation, chez les hauts
fonctionnaires, dans l’université. La bourgeoisie fait de plus en plus
ouvertement le choix du fascisme pour stabiliser par les moyens le plus
brutaux le capitalisme. S’il est peu probable que Marine Le Pen
parvienne à être élue, elle sera très certainement présente au second
tour, pesant sur la vie politique des prochaines années. Il est possible
que cette « défaite » au second tour pousse une partie du FN à tenter
de la remplacer. En effet, la ligne de l’idéologue Florian Philippot
appuyant sur le volet « social » du FN pour dédiaboliser le parti a créé
des tensions importantes en son sein. Mais le fascisme est un
mouvement, dont Marine Le Pen n’est qu’une des représentantes. Il se
renforcera inévitablement dans les prochaines années, porté par la crise
générale du capitalisme et par l’effondrement des partis historiques de
la droite et de la gauche.
Aucun candidat ne peut
prétendre être en capacité de s’opposer à cette montée du fascisme.
Aucune élection ne peut faire barrage à la montée du fascisme. Tous les
partis au pouvoir en dehors du FN ont favorisé son ascension et vont
continuer à le faire. La seule manière de mettre fin au fascisme une
fois pour toute c’est de le conjurer par la révolution. Seule la
révolution socialiste pourra balayer le capitalisme et par conséquent le
fascisme, méthode de gouvernement du capitalisme financier en temps de
crise.
Ainsi l’argument comme
quoi le boycott ferait le « jeu du front national » n’est qu’un argument
de la bourgeoisie pour tenter de maintenir sa légitimité à asseoir son
pouvoir à travers les partis politiques traditionnels. La responsabilité
de la montée du Front National ne retombera jamais sur le prolétariat
qui ne va pas aux urnes, les seuls responsables sont la bourgeoisie
impérialiste française, ses alliés et ses représentants.
Construisons les trois instruments pour la Guerre Populaire Prolongée !
Ainsi
nous défendons fermement la tactique du boycott des élections
bourgeoises. Cette tactique n’a pas pour but de renverser le capitalisme
à elle seule. Cette tactique a
pour but de continuer à décrédibiliser la démocratie bourgeoise, elle a
pour but de dévoiler de façon la plus claire qu’il soit son véritable
caractère, c’est-à-dire la dictature du capital. Elle a pour but d’unir
dans l’action les forces révolutionnaires autour d’une ligne claire
concernant les élections. Et finalement, elle a pour but le plus
important de transformer l’abstention massif du prolétariat en acte
politique encore plus conséquent.
Nous inscrivons cette
tactique dans notre stratégie révolutionnaire : celle de la Guerre
Populaire Prolongée. Nous savons que l’État bourgeois ne tombera pas de
lui-même, qu’il ne peut être transformé de l’intérieur, qu’il ne peut
être conquit mais qu’il doit être détruit de fond en comble, nous
connaissons ainsi la nécessité d’une révolution. Pour aller vers la
révolution nous avons besoin d’une stratégie claire. La stratégie de la
Guerre Populaire Prolongée s’articule autour des trois instruments
permettant de la mener à bien : le Parti, le Front et la Force
combattante. Nous savons que la révolution ne sera pas un grand soir qui
renversera miraculeusement la classe dominante, nous savons que
celle-ci s’inscrira dans le temps, qu’elle passera par différente phase,
qu’au début nous serons dans une phase surtout défensive, que cette
phase sera la plus longue avant d’atteindre une phase d’équilibre qui
nous permettra ensuite de mener l’offensive stratégique. Nous savons
aussi que la bourgeoisie défendra ses intérêts jusqu’au bout en se
protégeant au moyen de ses forces armées, l’armée et la police
principalement et que face à celle-ci le peuple a aussi besoin d’avoir
ses forces armées, c’est pourquoi nous avons besoin d’une force
combattante populaire, cette force armée sert directement les intérêts
du prolétariat. Le Parti lui est l’état-major du prolétariat, comme le
disait Lénine, il s’oppose à l’état-major de la bourgeoisie, il regroupe
les éléments les plus avancés du prolétariat, c’est-à-dire ceux avec le
plus haut niveau de conscience politique et se dévouant à la lutte
révolutionnaire pleinement, il analyse toujours les conditions concrètes
pour établir les tactiques de lutte dans chaque phase de sa stratégie
révolutionnaire. Le Front quant à lui, ce sont les larges masses
organisées sur la ligne révolutionnaire du Parti.
Cette stratégie
révolutionnaire de la Guerre Populaire Prolongée, repose donc sur une
grande diversité de tactiques. Pour les élections bourgeoises, dans un
pays impérialiste comme la France, la tactique du boycott actif et
révolutionnaire est la tactique la plus efficace du prolétariat pour
avancer dans la lutte des classes, pour développer notre solidarité et
notre force dans la lutte et démasquer tous les opportunistes
révolutionnaires en parole, réformistes en pratique.
Pour la révolution, boycott des élections !
Face à la montée du fascisme, préparons la Guerre Populaire !